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Faire bonne chère

 

 

En cette période de fin d’année, la plupart d’entre nous avons l’intention de faire bonne chère. C’est pourquoi mon choix s’est porté sur cette expression. Autrefois, faire bonne chère à quelqu’un signifiait lui faire bon accueil, recevoir dignement l’inconnu qui pouvait frapper à sa porte. Chère désignait alors le visage (de l'ancien français chiere, terme lui-même tiré du latin cara), et donc faire bonne chère, c’était littéralement montrer un visage avenant.

 

Ce n’est qu’au XVe siècle que l’expression prend le sens de faire un bon repas (du point de vue à la fois qualitatif et quantitatif). À cette époque, les Français connaissent la guerre de Cent Ans et la famine sévit. Un bon repas représente donc le meilleur des accueils possibles, se nourrir étant devenu une obsession. Les deux significations coexistent cependant jusqu’au XVIIe siècle.

Puis seule celle en relation avec un gueuleton est conservée, certainement à cause de la ressemblance avec le mot chair (homonyme), évoquant la viande notamment. Mais tout ce que l’on mange n’est pas forcément de la chair (pains, fromages, gâteaux, glaces…), donc l’orthographe chair n’a pas lieu d’être dans cette expression.

Je vous souhaite de joyeuses fêtes gourmandes !

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